© Clément Boulard
J'ai connu Maison Høps - bar à bière situé au 5, Place Louis XI - l'année de son ouverture, en 2019. J'avais été attirée par le style scandinave de la boutique et les couleurs flashy des canettes et des bouteilles. J'ai eu l'occasion d'y retourner à plusieurs reprises, et je ne suis jamais déçue par le choix des bières proposées – pourtant je suis loin d'être une "beer geek" (une fan de bière). La raison ? Toutes les bières sont sélectionnées avec soin par Maxime, le gérant, auprès d'artisans brasseurs indépendants de France et de l'étranger (en provenance d'Europe pour leur grande majorité).
L'autre atout de la boutique, ce sont les serveuses : Carol-Ann et Anaïs sont des pros et ont du style. Cette équipe, en majorité féminine, vient casser les codes et les préjugés selon lesquels la bière est une « boisson de mec ».
Il semblerait que je ne sois pas la seule à apprécier, en témoigne la terrasse souvent bondée. Maxime a même rénové et aménagé le premier étage de l'immeuble afin d'avoir plus de places assises en intérieur lors des journées fraiches ou pluvieuses.
Afin d'en savoir plus sur son histoire et sur ce que propose son commerce, j'ai voulu faire sa rencontre le 27 juillet dernier. Je partage avec vous notre entretien.
LNO : Maxime, as-tu toujours travaillé dans le domaine de la bière ?
Maxime : Absolument pas ! Avant de me lancer dans l'entreprenariat, j'étais ingénieur dans l'industrie ferroviaire à Paris. J'ai changé de voie d'une part parce que mon métier ne me correspondait plus vraiment, d'autre part parce que je souhaitais quitter Paris. En réalité, cela s'est fait progressivement; c'est ma passion pour la bière qui a mené vers cette reconversion.
LNO : Que faisais-tu pour vivre ta passion?
Maxime : En 2012, un ami et moi avons participé à un atelier de dégustation de vin. Nous avons alors fait le constat que ce type d'atelier n'existait pas pour la bière. Ensemble, et avec l'aide d'un biérologue, nous avons donc animé des ateliers de dégustation de bière dans des cuisines, des galeries d'art... jusqu'en 2016. En effet, cela devenait de plus en plus difficile pour moi de tout mener de front : entre mon travail d'ingénieur, les ateliers et la vie de famille, il fallait faire un choix. J'ai arrêté les ateliers mais j'ai mûri le projet d'ouvrir mon propre commerce.
LNO : Pourquoi t'être installé à Orléans ?
Maxime : Différentes raisons expliquent ce choix. D'abord, ma femme est originaire d'Orléans; nous y avons de la famille. Ensuite, c'est une ville dynamique, une ville où j'ai senti que mon projet pourrait prendre racine. Un autre critère important est la proximité entre Orléans et Paris, ce qui permet à ma femme de continuer à travailler dans la capitale.
LNO : Ce n'était pas un pari trop risqué ? La bière a longtemps eu une mauvaise image...
Maxime : Oui, c'est vrai, mais les mentalités ont bien évolué depuis 2012, l'année où j'ai lancé des ateliers de dégustation. La qualité de la bière française s'est elle aussi beaucoup améliorée, à tel point que 50% des bières que nous proposons sont françaises. Nous veillons à sélectionner des bières brassées par des brasseries indépendantes et à renouveler l'offre régulièrement.
LNO : Et il semble y avoir de l'originalité aussi !
Maxime : Oui. On essaye de casser les codes dans tous les domaines ! D'abord, nous souhaitons que chaque client puisse trouver la bière qui lui procurera le plus de plaisir. Cela passe par une prise de risques, notamment en proposant des bières artisanales ou craft. On retrouve de la blonde, de la brune et de l'ambrée, mais le goût ne correspond pas forcément à l'idée que l'on s'en fait... Nous avons également une gamme de bières IPA (India Pale Ale: bières très houblonnées), de sour (bières acides avec un goût fruité), ou bien encore de bières brassées avec du malt torréfié aux belles notes de café et de cacao.
Ensuite, nous voulons montrer que la bière en cannette n'est pas une bière bas-de gamme. Au contraire, les arômes sont mieux conservés que dans du verre.
Enfin, nous tenons à briser les stéréotypes de genre: une femme peut aimer une bière très houblonnée, et un homme peut aimer une bière fruitée. Le conseil à la clientèle est essentiel.
LNO : Avez-vous votre propre marque de bière ?
Maxime : Une à plusieurs fois par an, nous brassons de la bière en collaboration avec un brasseur pour lequel nous avons eu un coup de cœur. Cette année, nous proposons à notre clientèle notre toute nouvelle bière : « Le Malt Aimé », brassée par Craig Allan, un Écossais installé en Picardie.
LNO : As-tu repris les ateliers de dégustation de bière ?
Maxime : Oui, nous proposons des ateliers de biérologie le samedi. Pendant les ateliers, les clients dégustent des mets en accord avec la bière proposée. Tout est fait maison avec des produits locaux. Il est possible de s'inscrire à un atelier sur notre site internet.
LNO : Accueillez-vous des événements ?
Maxime : Nous avons déjà accueilli des concerts. Aussi, plusieurs fois par mois, nous recevons des brasseurs français ou étrangers pour que les clients rencontrent directement les producteurs.
LNO : Avez-vous créé des collaborations sur Orléans ?
Maxime : Nous collaborons avec le restaurant gastronomique Maga - fermé temporairement jusqu'en septembre. Nous élaborons leur carte bière tandis qu'ils sélectionnent les vins que nous proposons à la carte. Nous avons également participé au Festival de Loire en 2021 et nous allons de nouveau y participer cette année.
La Nouvelle-Orléanaise
Retrouvez Maison Høps sur son compte Instagram et Facebook, ainsi que sur son site internet.
La boutique est ouverte du mardi au vendredi de 15h à 22h et le samedi de 11h à 22h.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
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